amourée

Un si joli mot dont la signification semble flotter entre « rendre amoureux », « tomber amoureux » et « faire l’amour », voilà qui va me servir d’introduction à la question – à l’évidence indiscrète – que j’aimerais vous poser :

et vous, dites-moi; qu’est-ce que … faire l’amour ?

Chercheuse de sens, exploratrice du corps et de ses dialogues avec l’autre, mais aussi avec l’insondable – qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur, je me penche sur la question de l’amour et particulièrement sur son expression. 

Etonnement, les thèmes de l’amour physique sont le plus souvent abordés dans leurs extrêmes.
Soit il* est  « X », soit il est « médical » ou alors il est « religieux », c’est en tout cas l’impression qui me reste après avoir fait quelques recherches sur le Net sous le mot « sexualité ».
On lui préfère manifestement l’amour romantique et ses multiples expressions de l’euphorie, de l’espoir et de la souffrance.

Je suis intimement persuadée qu’il y a autant de réponses qu’il y a de vécus, je pense également que les réponses changent au fur et à mesure qu’on y ajoute de l’imaginaire et du vécu; c’est tout cela justement qui rend la question parfaitement inutile et pourtant si riche en couleurs et en sensations.

« Faire l’amour ne se réduit pas à aimer, mais dit plus que ce que dit aimer. »

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« Faire l’amour serait alors plus qu’impliquer les corps, et plus qu’impliquer les âmes. Quoi de plus ? Quel est ce « faire » qui, adjoint à l’amour, nous porte au-delà des corps d’un côté, des esprits de l’autre ? « 

David Simard
phisolsophe – psychosexologue

« Faire l’amour, c’est une rencontre avec soi-même toujours renouvelée. C’est se rendre au coeur de l’écheveau de l’Imaginaire, du Symbolique porté par la perception-sensation de la réalité perceptive externe, et fondé sur le Réel. »

Joël de Martino
ancien professeur de philosophie

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15 réflexions sur “amourée

  1. Heureusement que faire l’amour ne se limite pas au coït. Rien qu’à lui tout seul ce vocable résume la pauvreté de ce vocable bien affligeant…Pouah, ce n’est pas parce que la majeure partie des individus le croit qu’il faut tomber dans l’erreur…dans l’horreur devrai-je dire. Faire l’amour commence par laisser deux âmes communiquer avant que leurs corps suivent. Mais je pense que le genre masculin est dominant dans cette interprétation. L’amour est la poésie que l’homme a créé en sortant du rut animal. Tant de sensibilité en émane, que sans émotion on demeure au règne de la bête. Il entame une découverte de l’Autre cet acte. Une découverte où le don écartera le prendre sans hésitation. Inconcevable pour moi de prendre un autre chemin.
    N-L

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    1. Merci pour ce commentaire, il me fait penser à un texte de David Simard « On ne peut, en somme, faire l’amour, si l’on sépare radicalement cors et âme. Faut-il les joindre ? Non plus. Joindre corps et âme c’est rester dans leur opposition de base. (…) C’est donc qu’il faut dépasser la référence aux concepts d’âme et de corps, au profit de celui de vie. Aimer quelqu’un ce n’est pas aimer son corps sans se soucier de son âme, ni aimer son âme sans s’occuper de son corps. Aimer quelqu’un c’est aime la vie vie en lui. (…) Dans cette perspective, faire l’amour, c’est faire la vie. » J’aime beaucoup cette manière de regarder l’amour et le faire. Bonne soirée. ar

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  2. Je tends aussi à penser que, si on a la chance d’aimer un jour vraiment (pas de désirer, d’être bien avec, de bien s’entendre – et on pourrait bien s’entendre avec ses amies, ses frères, ses voisins et copains de classe! – d’écouter l’horloge biologique qui clique-clique-clique et autres excuses pour appeler amour ce qui n’en est pas) corps et âme se rencontrent. L’amour alors
    n’est pas fait mais vécu, simplement, entre chair et esprit, sans conditions, jugements, comparaisons etc… Le plaisir n’a rien d’un plaisir automatique si on suit la recette de la parfaite mécanique, recette qui offre un repas de fast food 🙂 …Ce plaisir d’amour est une cérémonie sans rituels, une grande joie, et accompagné d’un chant : « c’est toi, c’est nous »…

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  3. Je crois que je vais aimé tout ce que tu écris.
    Faire l’amour c’est se découvrir, c’est découvrir l’autre et c’est découvrir une union.
    C’est aussi se transformer et transformer l’autre par l’échange.
    🙂
    Fred

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  4. l’amour est une chute grammaticale en français ! Ne dit-on pas tomber amoureux comme on tombe enceinte et qu’on tombe malade ! en anglais aussi to fall in love ! en portugais on dit apaixonar-se, ! je préfère ! car le but ultime de tout amour, le parinirvana de tout amour c’est la passion ! Or la passion ne sait résiter à l’a

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    1. La passion ne sait résister à l’amour. elle plane, elle plane, et ne voilà-t-il pas que l’amour lui décoche à tout va des flèches empoisonnées pour la faire chuter dans l’océan du quotidien ! quant à moi même si je le sais la chute est inéluctable, à mille amours je préfère une passion !

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      1. sans doute vaudrait-il la peine de se demander d’où sont sortis ces liens que nous faisons automatiquement, cette dimension ajoutée et qui nous semble aujourd’hui si évidente qu’elle est à peine reconnue, comme amour et passion (souffrance), amour et tomber (chute), amour et poison (mort, danger)… et toutes ces peurs qui vont avec… et si nous revisitions tout cela ??
        Merci en tout cas pour vos mots et le sens qu’ils donnent à l’amour, merci aussi d’être passé par là. A bientôt, j’espère. ar.

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